vendredi 10 juillet 2009

Des peines de prison témoignent d’un arrêt des progrès au Turkménistan

Balkanabad, Turkménistan – Une cour d’appel turkmène a ordonné des peines de prison pour deux objecteurs de conscience condamnés à deux ans de peines conditionnelles en novembre 2008. Ces deux jeunes hommes deviennent donc les premiers objecteurs de conscience à être incarcérés depuis qu’une amnistie de 2005 avait gracié tous les Témoins de Jéhovah emprisonnés sous le régime de Turkmenbashi.

Pour des raisons inconnues, alors que leur peine conditionnelle était en cours depuis 6 mois, les frères charnels Sahetmyrat et Muhammetmyrat Annamammedov ont été convoqués par le bureau d’enrôlement le 21 mai 2009. On leur a demandé s’ils maintenaient leur objection de conscience à l’encontre du service militaire. Comme leur position n’avait pas changé, un juge a commué leur peine conditionnelle en une peine de deux ans de prison. Aucun des deux n’a pu être défendu légalement et leur père s’est vu interdire l’entrée de la salle du tribunal. En appel, le juge Ahmed Agoyliyev a confirmé cette décision. Il avait postposé l’appel d’une semaine de façon à permettre au père des deux accusés d’engager un avocat pour ses fils. Cependant, comme ce dernier n’en a pas trouvé, il les a défendu lui-même devant la Cour.

Par le passé, des rapports ont souligné les conditions de détention exécrables des prisons turkmènes. L’arrivée d’un nouveau gouvernement avait suscité l’espoir que les objecteurs de conscience ne seraient plus jetés en prison mais qu’on leur reconnaîtrait un statut légal protégeant leur liberté. Le Turkménistan ne propose aucune alternative de service civil aux objecteurs de conscience.
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