mercredi 7 octobre 2009

La liberté de culte en Grèce reste sujette à des limitations

Les autorités grecques continuent de faire obstacle à l'ouverture de lieux de culte non-orthodoxes, violant les obligations internationales du pays, a dénoncé mardi le Médiateur grec du citoyen.
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Les discriminations frappent surtout les communautés évangélistes, pentecôtistes et des Témoins de Jéhovah, grossies ces dernières années par l'arrivée de nombreux migrants, a précisé à l'AFP Andréas Takis, chargé des Droits de l'Homme dans les services du Médiateur.
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Mais l'excès de zèle orthodoxe, dans un pays où l'Eglise, non-séparée de l'Etat, jouit d'une énorme influence, frappe aussi les musulmans.
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Des « experts » régionaux tentent d’établir une censure en Russie

Gorno-Altaysk, Russie – Une fois encore, un procureur local russe a instruit un cas judiciaire à l’encontre de la littérature religieuse distribuée au niveau mondial par les Témoins de Jéhovah. Elle est qualifiée d’extrémiste. Le déroulement de l’affaire devrait reprendre ce lundi 28 septembre 2009, à la Cour de la ville de Gorno-Altaysk. Si le procureur obtenait gain de cause, un certain nombre de publications diffusées par les Témoins de Jéhovah en Russie pourraient être classées parmi les écrits « extrémistes », et de ce fait mises sur liste noire et interdites dans le pays.

Ce cas local, au cœur de l’Eurasie, reflète la situation récente en Russie ; plusieurs poursuites judiciaires y ont été entamées ces derniers mois. Il existe des indications fiables selon lesquelles les procureurs locaux reçoivent des informations et des directives de leurs supérieurs pour mener ce que certains appellent un attaque coordonnée à l’encontre des Témoins de Jéhovah, attaque orchestrée par des agences gouvernementales et des groupes antireligieux.

Les décisions à venir dans ces cas locaux, comprenant celui de Gorno-Altaysk, contrastent nettement avec les jugements de la Cour suprême de la Fédération russe. Cette année, cette Cour a avalisé les décisions de deux instances judiciaires sous sa juridiction qui avaient rendu des jugements favorables aux Témoins de Jéhovah, entre autres dans des cas de demandes de liquidation ou concernant la liberté de culte.
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Tadjikistan : « Il semble qu’il soit désormais criminel de lire la Bible à plusieurs »

Hamzaali Pulodov, le fonctionnaire en charge des affaires religieuses de la ville de Khujand, au Nord du Tadjikistan, a justifié les mises en accusation d’au moins 17 Témoins de Jéhovah, accusés d’incitation à la haine interreligieuse, ce qui pourrait déboucher sur des peines de prison allant de cinq à neuf ans. Il a dit à Forum 18 News Service : « Quand des gens enfreignent la loi, ils sont poursuivis. » Il a expliqué que des livres qui avaient été confisqués au cours d’une descente de police en juin[1] (pendant un rassemblement jugé illégal) « faisaient de la propagande contre la Constitution et incitaient à l’hostilité entre citoyens », mais il a admis ne pas avoir lu ladite littérature. Il ignore également quel service détient ces ouvrages à l’heure actuelle. Ni les procureurs ni la police secrète n’ont accepté de dire combien de Témoins de Jéhovah devront faire face à des charges pénales ni combien de cas seront portés devant les tribunaux.

Pulodov insiste : « Des voisins se sont plaints du préjudice porté à l’ordre social par les Témoins de Jéhovah : une quinzaine de personnes entraient et sortaient de l’immeuble tous les jours. Ils se sont rendu compte que ces gens se trouvaient dans une situation illégale. » Interrogé sur ce qu’il y a d’illégal à tenir une réunion privée dans un immeuble pour discuter de la Bible, du Coran ou d’un autre texte religieux, il a rétorqué : « Parler de la Bible n’est pas illégal, mais il est contraire à la loi de faire de la propagande et de provoquer de l’agitation dans le contexte d’une foi. »

A la suite de ce raid policier, des Témoins ont été insultés, battus et menacés de poursuites et d’atteintes à leurs familles. Les policiers n’ont en outre tenu aucun compte de l’état précaire d’une femme écemment handicapée par un coup à la tête.

Zafar Rakhimov fait partie du groupe poursuivi en justice. Il a dit à Forum 18 qu’il s’attendait à ce que deux ou trois des leaders du mouvement soient traduits en justice. « Le procureur Muzaffarov m’a dit que l’accusation est basée sur le fait que notre interprétation de la Bible diffère de celle des Protestants. Il semble qu’il soit désormais criminel de lire la Bible à plusieurs. » Rakhimov affirme que personne ne pourra trouver matière à accuser les Témoins d’incitation à la haine dans leurs publications. Quand on lui a demandé s’il était prêt, le cas échéant, à subir une peine de prison de cinq à neuf ans, il a répondu : « Oui ». Il a également fait part de sa volonté de déposer une plainte auprès de l’ombudsman des Droits de l’homme détaché au Tadjikistan.

Les Témoins de Jéhovah sont interdits au Tadjikistan. Les minorités religieuses y ont la vie dure ; de nombreux édifices protestants ou encore musulmans ont été fermés, voire rasés au bulldozer.

La police secrète et la Justice refusent catégoriquement de répondre aux questions qui leur sont posées sur ces cas. Le Ministère de la Culture et le Ministère des Affaires religieuses n’ont pas davantage pu être joints.

[1] Descentes qui pourraient avoir été effectuées sans mandat: « He said no warrant from the Prosecutor's Office was shown for either raid. »
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