mercredi 16 décembre 2009

Substitut sanguin : A la recherche de la bonne solution

En octobre 1980, une Témoin de Jéhovah gravement blessée au cours d’un accident de la route en Hollande risquait de perdre la vie par suite des pertes sanguines subies. Comme ses convictions religieuses ne lui permettaient pas d’accepter une transfusion de sang allogène, il semblait y avoir peu d’espoir de survie.

Pourtant, sa vie a été sauvée, grâce à du sang artificiel reçu du Royaume-Uni.

Accessible à tous

Les dernières merveilles de la science ne profitent pas uniquement à certains croyants et à leurs enfants. Tout le monde peut se voir administrer du sang artificiel, quel que soit son groupe ; nul besoin d’analyse de compatibilité poussée. Le substitut peut être produit en grandes quantités pour pallier à toute baisse des dons de sang. De plus, le sang produit par procédés chimiques est exempt de virus et de bactéries.

Pourtant, malgré 20 années de recherche, les substituts sanguins ne sont pas parfaits. Le sang humain est une merveille de chimie et il est difficile à imiter. Entre autres fonctions, il absorbe l’oxygène présent dans les poumons pour le disséminer dans le corps ; dans le même temps, il recueille le dioxyde de carbone des tissus et le ramène vers les poumons où il sera exhalé.

La plupart des substituts sanguins sont dérivés d’émulsions de fluorocarbone, composé qui est surtout connu pour être utilisé dans les sprays des aérosols. Il est vrai que ces substituts transportent l’oxygène et le dioxyde de carbone, ce qui est essentiel, et qu’ils ont été employés avec succès en cas d’urgence. Cependant, le patient doit pouvoir être à même de repirer profondément pour s’approvisionner en oxygène d’une manière supérieure à la normale.

Un deuxième type de substitut se sert d’une solution basée sur l’hémoglobine pour transporter l’oxygène. Dans le sang naturel, l’hémoglobine est entourée de parois qui l’empêchent de s’échapper et de causer des dommages aux organes, aux reins par exemple. Dans le sang artificiel, elle n’est pas imbriquée dans une cellule mais est structurée en grappes.

Cette structure en grappe ne détériore pas les reins, mais elle transporte moins d’oxygène. Un autre inconvénient est que du sang naturel est nécessaire pour produire ce type de substitut, ce qui le rend inacceptable pour certaines personnes.
Quels qu’ils soient, les substituts sanguins ne doivent être employés que temporairement, car ils ont tendance à ralentir le système immunitaire, ce qui augmente le risque d’infection. De plus, au bout d’un jour, le substitut doit être remplacé par du sang naturel, qu’il s’agisse de celui du patient ou non.

Néanmoins, l’arrivée des substituts sanguins a entraîné une baisse de la mortalité au cours des opérations d’urgence. Par exemple, les hémorragies internes causent de nombreux décès, mais ces dernières années des observations ont montré que le taux de survie des patients concernés et opérés à l’aide de sang artificiel est passé de 17 à 80 %.

Bien que de nombreuses recherches minutieuses soient encore à réaliser, les scientifiques sont optimistes sur la future mise au point de ce qui est sans doute le fluide humain le plus primordial : le sang.

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