lundi 10 mai 2010

Le nombre de Témoins de Jéhovah en Russie atteint un pic

Saint-Pétersbourg – Le nombre de Témoins de Jéhovah en Russie a augmenté en mars, alors qu’ils y sont encore considérés comme confession minoritaire et y rencontrent une opposition très dure. Ils ont atteint le nombre de 158 925 proclamateurs actifs.

Depuis début 2007, les autorités russes cherchent à limiter les activités de ce groupe religieux. Les Témoins russes sont répartis en approximativement 2000 congrégations ; ils ont fait l’objet d’au moins 600 enquêtes policières. Depuis la fin de l’année 2009, sept affaires ont été portées devant les tribunaux pour essayer de faire condamner les congrégations et les publications pour ‘extrémisme’ afin d’en arriver à une interdiction. Deux de ces cas ont atteint leur but (à Taganrog et à Gorno-Altaïsk) en parvenant à provoquer l’inscription de 52 publications des Témoins de Jéhovah sur une liste gouvernementale recensant des écrits extrémistes.

Nullement découragés, les Témoins de Jéhovah russes, membres d’une religion reconnue sur le plan international et oeuvrant légalement dans quelque 200 pays, ont répondu aux menaces de la façon la plus ouverte qu’ils connaissent : en parlant à leurs voisins de ce qui se passe. Ils ont distribué 12 millions de copies d’un tract encourageant les Russes à considérer les faits, à voir si l’Histoire n’est pas en train de se répéter, si elle n’aborde pas un retour à la répression de la liberté de culte telle qu’elle fut pratiquée durant l’ère soviétique.

Malgré leur croissance en Russie et le nombre élevé de personnes ayant assisté à la Commémoration du Repas du Seigneur cette année, les Témoins de Jéhovah sont bien conscients du durcissement de l’opposition à leur encontre. Depuis décembre 2009, plus de 230 incidents ont été recensés, ce qui comprend des descentes de police, des arrestations, des perquisitions et des interruptions de réunions religieuses.

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En Russie, interdiction de revues éducatives reconnues sur le plan international

Moscou – Le 30 avril, le site web officiel du Federal Service for Oversight in the Field of Communication, Information Technologies and Mass Communications (Roskomnadzor) a publié un message avertissant de la révocation du permis permettant de distribuer les revues étrangères La Tour de Garde et Réveillez-vous ! sur le territoire russe.

Ce décret datant du 26 avril 2010 a été porté à la connaissance de plusieurs agences médiatiques dès le 28 avril. La diffusion des deux publications concernées avait été garantie par le Comité d’Etat de la Fédération russe pour la Presse en 1997. Le Centre administratif des Témoins de Jéhovah de Russie n’a pas été averti de cette décision avant sa publication sur Internet. Les magazines sont traduits en de nombreuses langues, ils figurent au nombre des revues les plus diffusées au monde et ont été lus en Russie pendant des dizaines d’années.

Vasily Kalin, Président du Comité directeur du Centre administratif des Témoins de Jéhovah de Russie, juge cette décision choquante, à l’instar des autres Témoins russes. Il souligne que même si la Cour suprême de la République de l’Altaï et celle de la Fédération russe ont jugé certains numéros des deux revues ‘extrémistes’, décision qui n’est d’ailleurs pas acceptée, elles n’ont rien dit à propos d’autres éditions des deux revues. Il se demande donc quelle elle est la base légale de l’interdiction et il note que le texte émis par le Roskomnadzor contient des erreurs : le nom « Jéhovah » et l’appellation d’une revue sont mal orthographiés (alors que le nom ‘Jéhovah’ fait partie du nom officiel des Témoins !).

L’avocat Viktor Zhenkov remarque pour sa part que dans sa décision du 8 décembre 2009, la Cour suprême de la Fédération russe a indiqué que le jugement rendu par la Cour régionale de Rostov n’affecte en aucun cas les prérogatives du Centre administratif des Témoins. Or, ledit jugement est bel et bien mentionné comme justification de l’interdiction…

Cette situation donne raison au Procureur général de la Fédération russe, Yu. Ya. Chaika, qui a déclaré au cours d’une session du Conseil qu’en 2009, une distinction a été observable entre la Loi et son application : « La Loi est violée quasiment partout » par des agences gouvernementales, avait-il dit.

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