mardi 8 septembre 2009

Ouzbékistan : condamné “seulement pour pratiquer une religion en dehors de la structure » de l’Islam contrôlé par l’Etat

Deux gros procès ayant pris fin en juillet ont porté à 47 le nombre des partisans du théologien turc Said Nursi emprisonnés pour de longues périodes, sur base de plusieurs articles du Code pénal de l’Ouzbékistan. Au total, 21 jeunes hommes ont été astreints à des peines de prison (entre 5 et 11 ans de détention). Ils ont été jugés séparément, à Samarkand et à Khorezm. Surat Ikramov, activiste pour les droits de l’homme, a dit à Forum 18 qu’ils ont été brutalement battus par la police secrète alors qu’ils se trouvaient en détention préventive. Les représentants du gouvernement n’ont pas voulu discuter des raisons de leurs condamnations. D’après deux groupes de défense des droits de l’homme, « une analyse des actes d’accusation et des verdicts de ces cas montre clairement que les accusés sont jugés coupables sans preuve, et qu’ils sont condamnés pour extrémisme religieux pour la seule raison qu’ils pratiquent leur religion en dehors de la structure du courant traditionnel de l’Islam tel que propagé et contrôlé par l’Etat. »

D’autres personnes se trouvent en prison pour des raisons de conscience. Citons Dmitry Shestakov, un pasteur pentecôtiste d’Anijan (Est du pays) qui purge une peine de 4 ans, et 3 Témoins de Jéhovah : Abdubannob Ahmedov, Sergei Ivanov et Olim Turaev.

Mais les autorités ouzbèkes ne se limitent pas à faire usage de longes peines de prison. Elles utilisent aussi des condamnations de maximum 15 jours pour punir des membres de communautés religieuses minoritaires. Cette année déjà, plusieurs Protestants et Témoins de Jéhovah ont dû en supporter.
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