mardi 16 mars 2010

La chirurgie sans transfusion, une pratique en augmentation

La médecine et la chirurgie sans transfusion ont commené à se développer dans les années 60, quand le Dr Denton Cooley, un chirurgien américain pionnier en matière de cardiologie et diplômé de l’Université du Texas, a réalisé la première opération du cœur sans transfusion, en 1962. Il a continué dans cette voie, pratiquant des opérations complexes, tant sur des enfants que sur des adultes, en chirurgie cardiaque et vasculaire. Pour lui, les risques de ces opérations n’étaient pas plus élevés que si du sang avait été employé.

L’utilisation de transfusions sanguines en médecine remonte à la Deuxième Guerre mondiale. Pourtant, il y a toujours eu des risques associés à cette pratique. Citons la transmission de l’hépatite C ou du sida, deux germes potentiellement mortels. Le taux d’infection via transfusion aux Etats-Unis est de 1 pour 900, ce qui nous amène au chiffre de 900 contaminations par an. Par conséquent, même si les Etats-Unis sont l’un des pays les plus sûrs en matière de réserve sanguine, le risque d’infection y reste fort.

Les taux de mortalité et d’infection sont moins élevés en cas de pratique non transfusionnelle. D’après des statistiques :
• L’emploi de transfusions sanguines multiplie par deux le risque d’infection des patients subissant un pontage coronarien.
• Ces mêmes patients risquent de 3 à 6 fois plus de mourir dans le mois qui suit l’opération.
• Une étude couvrant la période 1996-2003 a montré que les patients transfusés risquent trois fois plus de mourir dans l’année qui suit leur opération.

En conséquence, la médecine sans transfusion a fait des progrès notables depuis le Dr Cooley. L’association No Blood est aujourd’hui à même de lister au moins 30 centres médicaux américains de première importance qui n’emploient pas de sang. Ces centres respectent de hauts critères de qualité, et cinq d’entre eux se situent dans la seule région du New Jersey. Mais la tendance s’internationalise : des centres médicaux n’utilisant pas la transfusion ouvrent leurs portes dans des lieux aussi variés que Hong Kong, l’Afrique du Sud, le Canada, l’Arabie Saoudite, à Mumbai en Inde ou encore à São Paulo au Brésil. 116 sites situés aux quatre coins de la planète sont recensés par No Blood.

On a aussi récemment parlé dans l’actualité de l’Englewood Hospital and Medical Center d’Englewood, dans le New Jersey, qui reçu des fonds fédéraux pour continuer à développer ses projets de médecine sans transfusion .

Les considérations menant à la médecine sans transfusion ne sont pas seulement liées aux risques ou à la crainte d’une diminution des stocks disponibles, mais aussi au facteur économique, comme le déclarent les Dr A. Shander, A. Hofmann, H. Gombotz, O.M. Theusinger et D.R. Spahn, d’Englewood.

Source
Information in English

Aucun commentaire: